Jean-Jacques Girardot a proposé fin 1998 [Le Monde 1999] le concept d’intelligence territoriale, qui désigne :
- au sens pratique un partenariat local réalisant un projet concerté participatif;
- et au sens large l’intelligence collective d’une communauté humaine en co-évolution avec son territoire.
Ce concept visait alors à affirmer l’intérêt du niveau local pour la recherche et pour l’action [Girardot 2000].
Inscrit dans le cadre du projet national U3M « Universités du 3e millénaire », le concept d’intelligence territoriale ambitionnait également de poser les bases d’un projet de recherche-action international, de long terme, systémique et pluridisciplinaire, concernant le développement durable des territoires.
La définition de l’intelligence territoriale a ensuite évolué dans le cadre des actions territoriales et des projets de recherche-action accompagnés ou réalisés.
De 1970 à 1972, J.-J. Girardot à passé le mois de septembre sur le Causse Méjean hébergé dans la Bégude Blanche sur le causse Méjean, avec un sac de couchage étendu sur une botte de paille en guise de matelas, sous de majestueuses voutes de pierre. Le calme, la vallée préhistorique des Arcs, les tumulus gaulois et autres buttes anthropiques, le journées avec les bergers et la fête du mouton à Meyrueis l'ont reposé du coté asséchant de l'économie politique néo-classique et rapproché de l'approche ethnologique locale.
Crédits photo : M.P. Tuffery sur photosillage.fr
En continuant plus bas sur cette page :
Les racines de l'intelligence territoriale
Intelligence territoriale versus intelligence économique
Réseau Européen d'Intelligence Territoriale (REIT)
La caENTI coordination action of the European Network of Territorial Intelligence
INTI International Network of Territorial Intelligence
ARTI
Consultez les pages consacrées aux principaux concept
Les racines de l'intelligence territoriale
Ce sont des recherches-actions pluridisciplinaires locales concernant l’environnement « naturel » et humain auxquelles Jean-Jacques Girardot participé à partir de 1972 qui ont constitué les racines du concept d’intelligence territoriale :
- Recherches sociales et environnementales pluridisciplinaires pour le développement durable : repérage des carrières abandonnées (1973) puis des décharges sauvages (1974) en Franche-Comté inspirées par R. Carson (1962) et R. Dumont (1973);
- accompagnement des plans d’aménagement ruraux (1974-75) en Franche-Comté ;
- recherches paysagères et archéologiques dans le cadre du GIS pluridisciplinaire CNRS « Techniques nouvelles en Sciences de l’Homme » (1982-1990) ;
- programme de recherche européen Archaeomedes sur la dégradation des sols (1992-1996) Van der Leuuw (1998);
- projet local concerté Mosaïque de lutte contre la pauvreté et pour l’insertion économique et sociale, action-modèle des programmes Pauvreté 3 et Horizon (1988-1994) ;
- dissémination de la méthode Catalyse (1988) d’évaluation des projets multisectoriels et d’observation territoriale, dans plus d’une dizaine de pays européens à la base du réseau REIE, au moyen de plusieurs projets européens ;
- interventions ethnologiques (collecte d'informations, notamment orales, d'illustrations et d'objets) pour des musées culturels locaux dans une logique de dialogue des cultures (Réseau des musées ruraux franc-comtois, Musées du jouet, Dierx à La Réunion, de la vigne et du vin à Arbois, Cité de l’Histoire de l’immigration à Paris).
Ces recherches environnementales et ethnologiques outillée par l’analyse statistique des données, impliquaient toutes une approche multidimensionnelle et donc une collecte relativement importante de données et leur analyse multi-critères, d’une part, mobilisant l’intelligence collective des chercheurs de diverses disciplines et des acteurs de divers secteurs à l’échelle des territoires, d’autre part.
En 1981, Jean-Jacques Girardot a conçu et réalisé le logiciel d’analyse multi-critères de données sur microordinateur « Anaconda »[Girardot 1981] qui a permis une approche globale mêlant des données de plusieurs secteurs et disciplines et qui facilitait la coopération entre chercheurs et acteurs au niveau de la définition des données à collecter, puis de l’interprétation des résultats de l’analyse.
Le groupe pluridisciplinaire qui animait ces recherches autour du Laboratoire Mathématique-Informatique-Statistique a été officialisé comme Groupe d’Intérêt Scientifique GIS 36 « Techniques Nouvelles en Sciences de l’Homme » par le CNRS en 1984 [Lévêque 1984].
Ces recherches-action ont montré la diversité des territoires, de leurs communautés, de leurs environnements, de leurs cultures, de leurs gouvernances, de leurs vulnérabilités, de leurs résilience, et de leurs « développements », notamment en termes de production et de consommation.
Le REIT
texte
La caENTI
Le GDRI INTI
Le Groupe de Recherche International GDRI INTI a débuté le 1er janvier 2011 pour une durée de 4 ans, au terme d’une évaluation scientifique internationale. Il réunit sept équipes de recherche situées dans 5 pays : MSHE, ThéMA et ESO (France), OLE (Espagne), SEGEFA (Belgique), DISUFF (Italie) et TAG (Argentine).
l'objectif principal du GDRI est la consolidation de l'intégration des recherches européennes en intelligence territoriale et de leur donner une dimension internationale.
Il soutient également la création de centres locaux de recherche-action, multidisciplinaires et multisectoriels, d’intelligence territoriale.
Le Réseau International d'Intelligence Territoriale, INTI, . International Network of Territorial Intelligence regroupe 42 partenaires, 33 centres de recherche, 8 acteurs territoriaux
34 observatoires et plus de 200 chercheurs et intervenants dans 17 pays de l'Union Européenne et 4 pays hors Europe.
Son objectif principal est la consolidation de l'intégration des recherches européennes en intelligence territoriale an de leur donner une dimension internationale.
Il soutient également la création de centres locaux de recherche-action, multidisciplinaires et multisectoriels, d’intelligence territoriale.
